your ocean eyes ((newellyn))

friend and like a father
C’était une matinée bien calme à Hashford Hill, Nell pouvait entendre les oiseaux chanter de sa fenêtre déjà ouverte alors que le soleil se levait à peine. Elle a toujours été ainsi, une véritable lève tôt car elle estimait avoir bien trop de choses à faire dans une journée pour passer son temps à dormir, contrairement à son jumeau qui devait dormir au moins 16h par jour. Elle n’arrivait pas à comprendre ce principe, mais sa mère lui expliquait souvent que les garçons comme Prim étaient ainsi et que chaque être humain possède son propre mode de vie. Pourtant Nell craignait que son frère rate sa vie et finisse par faire de mauvais choix concernant son futur. Ça lui briserait littéralement le cœur si son jumeau venait à se perdre et ne plus savoir quoi faire de ses journées, pire tomber dans une dépression ou addiction quelconque. Souvent, elle en rêvait et se réveillait en pleine nuit, quelques larmes salées sur ses joues de poupée.  

De la peinture sur le visage, elle venait de finir une toile dont elle avait perdu l’inspiration et qui trainait dans un coin depuis des mois. Mais enfin celle-ci est achevée, bouclée, de ce fait elle va pouvoir passer à autre chose. Nell se rendait alors jusqu’à sa propre salle de bain afin de prendre une douche et d’enlever toute cette peinture qu’elle avait sur elle. Impossible de travailler proprement tant elle adorait user de ses pinceaux mais aussi de ses mains pour travailler sur ses toiles. Parfois il n’y avait rien de mieux pour sentir la texture de celle-ci afin de mieux jouer avec les couleurs. Son temps de préparation pour se rendre à son prochain cours de musique n’était pas très long. Elle avait simplement enfilé une robe jaune avec des petites fleurs dessus et des chaussures blanches car la température était plutôt bonne ici.  

Pour arriver à son cours de musique, elle devait passer par le grand parc d’Hashford Hill, du moins, Nell avait toujours cette petite manie de passer par ici alors qu’elle pouvait très bien aller tout droit et arriver plus vite à son cours mais elle préférait se connecter quelques instants avec la nature. Souvent elle s’en imprégnait afin de pouvoir recommencer une nouvelle toile de ce qu’elle avait vu ici durant son passage. Néanmoins sa vision fut attirée par autre chose, par quelqu’un qu’elle connaissait bien et dont elle ne s’attendait pas à voir ici à cette heure si matinale. Nell s’avançait vers Llew, se plaçant derrière lui qui était tranquillement assis sur un vieux banc et déposait délicatement ses mains sur ses yeux. “ Mais qui donc ça pourrait bien être ? ”  lâchait Nell avec un grand sourire.  

w/ @llewellyn sheridan

« The more you know, the less you feel
Some pray for what others steal
Blessing's not just for the ones who kneel, luckily »

Les garçons étaient chez leur mère parce que Llew était de nuit cette semaine-là et c'était beaucoup plus simple ainsi de concilier les emplois du temps. Travailler de nuit à la morgue, c'était quand même sacrément spécial. Enfin, il aimait son travail, il ne pouvait pas le nier. Mais dans la nuit, parfois, c'était pesant d'avoir à faire à tout ce que l'humanité pouvait avoir de moche et répugnant. Mais ce n'était pas pour autant qu'il perdait foi en ses congénères. Après tout, il avait été soldat. Il avait été aux premières loges de tout ça. Même s'il avait servi en tant que médecin.
En quittant la morgue de Glasgow et à peine arrivé à Hashford Hills, il s'était arrêté pour acheter un café à emporter et il avait décidé de le siroter au parc, profiter un peu du soleil, malgré la fatigue de sa "journée" de travail.

Il observe sa ville qui s'éveille doucement. Enfin, sa ville d'adoption. Il a fini par se sentir chez lui ici, mais ça n'a pas été de tout repos. C'est ici qu'il a construit sa vie de famille. C'est ici que ses deux joyaux sont nés et ça, ce n'est pas rien. Il est tellement fier de ses deux bonhommes. Oh, bien sûr, avec Angus qui entre dans l'adolescence, ce n'est pas toujours rose, mais la parentalité, ce n'est pas simple. Mais bon, lui aussi a fait son lot de bêtises. Tout ce qu'il espère, c'est que malgré le divorce, ses enfants viennent toujours le trouver en cas de besoin. Qu'ils n'aient jamais peur de parler avec lui de quoi que ce soit.

Il sent et voit deux mains se poser devant ses yeux. Il ne peut s'empêcher de rire en reconnaissant la voix.
« Mademoiselle Kaiser. »
Il se tourne vers elle et lui sourit avec affection, heureux de la voir.
« Tu ne devrais pas être en cours à cette heure-ci ? »
Son ton est paternaliste malgré lui. Combien de fois la jeune femme est-elle venue garder les garçons ? Bien souvent. Assez pour qu'il la voit devenir une belle jeune femme. Il ne s'inquiète pas trop pour elle, il sait qu'elle est brillante et qu'elle atteindra son but, néanmoins, il ne voudrait pas qu'elle manque les cours à cause de lui.
« Comment vas-tu, Nell ? »

w/ @nell kaiser

friend and like a father
Nell lâchait toujours ce rire lorsqu’il prononçait ce fameux “Mademoiselle Kaiser.”, elle avait tant l’impression d’être dans une des salles de classes qu’elle côtoyait chaque jour avec ses professeurs qui désiraient lui parler des prochains projets à venir. Elle avait aussi toujours ce sourire instinctif car celui de Llew contaminait tout le monde, impossible de ne pas le lui rendre tant il était d’un naturel incroyable. Souvent on disait d’elle qu’elle était une véritable douceur, mais ces personnes n’avaient visiblement encore jamais rencontré Llew. Ces personnes diraient vraiment qu’il était juste un ange tombé du ciel, une pureté inégalée en soit. Et pendant longtemps Llew a été une figure de père pour la jeune Kaiser ayant perdu le sien il y a quelques années d’un affreux cancer. Lorsqu’elle gardait ses garçons, elle se sentait comme si elle était sa propre fille, toujours à se soucier de ses notes à l’école ou de savoir si elle avait des amis. Nell lui en était reconnaissante, car sans lui, sa tristesse aurait gâché une bonne partie de son adolescence.  

La jeune femme haussait les épaules, s’asseyant à ses côtés durant quelques instants car elle pouvait bien se le permettre ce matin. “Je suis en avance en fait, je voulais avoir la meilleure place !” répondait la jeune femme accompagnant ses paroles d’un petit clin d’œil. Elle posait sur ses genoux ses cahiers, où elle avait inscrit quelques notes pour y jouer au piano, son instrument préféré. Elle observait un instant Llew, lui et son regard enfantin avec ce sourire qu’elle adorait tant. Elle n’avait jamais osé auparavant, mais si elle pouvait, elle se blottirait dans ses bras pour ressentir au moins une fois ce que c’était. Mais elle le ferait aussi parce qu'elle l’adorait, parce qu'il méritait une telle étreinte tant la pureté émanait de lui. Il n’y avait qu’une chose qu’elle voulait, qu’elle désirait, c’était que Llew retrouve le bonheur et cet amour qu’elle même retrouvait à l’instant même où elle lui parlait. “Je me porte à merveille, et toi alors ? Comment vont tes enfants ? Ils sont devenus plus grands que moi avoue...” et s'il y avait bien une chose que Nell n’aimait pas chez elle, c’était d’être assez petite en taille.

w/ @llewellyn sheridan

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Comme à chaque fois qu'il l'appelait Mademoiselle Kaiser, la jeune femme se mit à rire. Il était comme ça, Llew, il avait toujours aimé voir les autres heureux. Ce qui tranchait assez avec son histoire au fond. L'histoire d'un gars parti dans l'armée. L'histoire d'un médecin qui vit nombre de gens mourir, au point de finir par décider de travailler avec les morts... et qui pourtant jamais n'avait cessé d'aimer l'humain et de sourire aux autres. Il célébrait la vie tout simplement. Il avait vu la jeune femme quitter l'adolescence pour devenir la jeune adulte qui lui faisait face.  Il l'avait un peu "adoptée", au fond. Elle avait gardé Angus et Eoghan à de nombreuses reprises, mais il ne l'avait jamais traitée comme une simple babysitter, pas uniquement parce qu'elle avait perdu son père jeune, mais parce qu'il s'intéressait à sa vie. Il avait cette faculté de toujours réussir à discuter avec les gens, parfois avec un peu de maladresse.

Voir la jeune femme aussi resplendissante égaya son début de journée - ou sa fin de journée selon comment on décidait de penser. Sa réponse lui tira un sourire.
« J'espère que je ne te mettrais pas en retard dans ce cas. »
Il se doutait que ce ne serait pas le cas. Lui même avait toujours été le genre d'élève à toujours être en avance. Réglé comme une horloge suisse. La ponctualité est la politesse des rois aurait dit son grand-père. Même si le jeune homme avait juste, à l'époque, envie d'apprendre et de profiter aussi du calme et de la solitude, à défaut de pouvoir rester à "la campagne". Il y avait quelques paradoxes chez lui.-Je vais bien. La nuit a été calme.Il eut envie de rire après avoir prononcé cette phrase. Le jour où la morgue serait agité, il y aurait un gros souci, quand même.-Les garçons vont bien, ils sont chez leur mère puisque je travaille de nuit cette semaine.C'était la solution la plus simple pour tout le monde.
« Angus commence sa crise d'adolescence. Rien de très grave. Eoghan est un vrai ourson en peluche, pour changer. Et désolé de te l'apprendre, mais Angus est bien parti pour être aussi grand que son père. »
Pour Eoghan c'était difficile à dire, il avait toujours été un peu plus potelé que son aîné, mais cela ne voulait rien dire.
« Mais c'est toujours un bon plan d'avoir un grand dans son entourage. On est les premiers à savoir qu'il va pleuvoir. »
Il lui fit un petit clin d'oeil.
« Tes études se passent bien ? »
Il espère que oui, mais il ne s'en fait pas trop pour elle, il sait qu'elle se débrouille bien.

[font=Courier New]w/ @nell kaiser