let's face the dawn together (L/K)

- - - - - - -
feel your every breath, nothings meant to last forever
@lazío detrova

Le crépuscule commençait doucement à bercer la ville, tandis que la majorité de ses habitants regagnaient leurs domiciles. Kerry, quant à elle sortait tout juste de son petit appartement, tout juste décoré des objets de chez elle et de meubles antiques qu'elle avait trouvés avec ses parents lors de son déménagement il y a maintenant près de deux ans. C'était peu, mais amplement suffisant pour qu'elle s'y sente un peu chez elle. L'Écosse n'était après tout pas très différente de la Suisse avec ses grands paysages verts. Elle avait toutefois l'avantage de se trouver au bord de l'eau, lui rappelant la Nouvelle-Zélande. Kerry marche à travers les rues, permis de conduire absent, ce qui l'avait toujours dérangée, mais ici la ville était petite et elle ne semblait plus être la seule à marcher pour se déplacer. Petit sac à bandoulière sur l'épaule, elle se dirige tranquillement vers la plage, les couleurs chaudes du coucher de soleil venant entouré le décor de teintes orangées et rosées, c'était sans doute son moment préféré de la journée. C'était comme une grande couverture qui venait l'envelopper avant la tombée de la nuit, période de grande noirceur que la brune évitait inconsciemment, préférant se laisser bercer par ses rêves et ses espoirs.
Elle descend vers la plage qui est pratiquement inoccupée, chose qu'elle ne comprend pas, mais les écossais tenaient sans doute pour acquis ce magnifique spectacle de la nature qui s'offrait à eux tous les soirs de l'année. Kerry s'apprête à se poser, son carnet à la main, prête à écrire, se laisser bercer par le son des vagues et du coucher de soleil lorsqu'elle aperçoit au loin un brun qui lui semble familier. Un des jumeaux Detrova, ça ne fait aucun doute. Puis leurs regards se croisent et Kerry le reconnaît aussitôt. Son coeur se mettant à battre plus rapidement. Lazio. Elle s'approche de lui pour rejoindre sa hauteur. — Lazío. Hey. prononce-t-elle le plus naturellement possible en essayant d'éviter de le dévisager trop longtemps. — Moi qui pensais que les écossais rentraient chez eux à cette heure. ajoute-t-elle pour faire la conversation, regrettant alors de ne pas avoir gardé la robe d'été qu'elle portait et d'avoir opté pour un ensemble plus confortable. Elle se mord l'intérieur de la joue et ne laisse pas de silence s'installer. Mais elle est figée et se prend à plonger son regard dans celui du brun, comme on plonge dans l'océan, infini. À ne jamais en avoir assez.

- - - - - - -
feel your every breath, nothings meant to last forever
@kerry monroe

En sortie de travail, il y en a qui ne pense qu'à rentrer chez eux, se calfeutrer entre leurs couvertures. Lazio préfère se réfugier au bord de la plage, loin des ravages de la ville. Il a roulé à moto à travers la ville pour rejoindre la plage. Sur une moto, il sait qu'il est vivant. Quand il pilote, même le quotidien paraît étrange et glorieux. L’air a du poids et de la substance, et son toucher est aussi intime que celui de l’eau pour un nageur. Le bruit des vagues qui se fracasse contre le sable, cet air pur et frais qui caresse lentement son visage du bout des doigts. Un rien peut l'émerveiller, mais pour le moment, c'est cette vue qui l'émerveille et qui le propulse à travers ses rêves. Cette lueur atmosphérique qui se décline et est proche de disparaître, lui réchauffe ses maux. Son regard se perd au loin, comme à chaque fois qu'il rêvasse. Sa vie se résume à une suite confuse de journées et de nuits. Le son des vagues aux oreilles. Ça lui a manqué à vrai dire, cette tranquillité qu'il peut ressentir à l'air frais. Même si les bassins de la piscine peuvent lui convenir parfaitement, il se sent beaucoup plus libre, les pieds dans le sable. Comme une évidence, cet endroit est en quelque sorte son lieu de rendez-vous avec lui-même. Le coucher de soleil a quelque chose de magnifique, de magique. L'arrivée de la nuit, accompagnée de ce calme environnant, le calme de la nuit, l'heure parfaite pour les cœurs en peine et les âmes perdues. Des lunettes de soleil sur le nez, il balaye la plage du regard. Mais son intention est captée, une nouvelle fois, ailleurs. Par une voix féminine qui l'attire étrangement. Son visage se tourne, cherchant la voix, trouvant finalement des traits avec un visage familier. L'expression de son visage change du tout au tout quand finalement il pose les yeux sur Kerry. Il s'avance, lentement jusqu'à sa hauteur. Le fait de se retrouver là, avec elle, le déstabilise plus qu'autre chose et elle lui fait tant du bien. - Kerry ?, La mâchoire de Lazio ne doit pas être loin de toucher le sol. Ses cheveux bruns rayonnent dans le ciel de début de soirée. Avec elle, il s'autorise à s'ouvrir un peu plus. Ne plus repousser les gens. Ne plus se braquer, ni se recroqueviller sur lui-même. Du moins, il essaye. Pour saluer sa belle, il éclate ses lèvres, délicatement, sur sa joue. Lazio est tactile qu'avec Kerry. - Je ne suis pas comme tous les Écossais., a-t-il sougliné en lui lançant un clin d'oeil. - Que fais-tu ici, toute seule ?, a-t-il demandé, timidement, ne voulant pas passer pour quelqu'un de chiant. Son cœur se comprime doucement dans sa poitrine à l'instant où Kerry a planté son regard dans celui du brun. Un regard léger en direction de la brune. Il ignore toujours pourquoi ce foutu palpitant s'emballe quand ses prunelles se posent sur elle. C'est le genre de relation qui n'a pas de nom, rien pour la définir, mais tout de même contrainte par la course contre la montre, lancée à vive allure.

- - - - - - -
feel your every breath, nothings meant to last forever
@lazio detrova

Kerry avait cette habitude ces derniers temps de venir à la plage en soirée, comme une source de calme et qui l'apaisait, le son des vagues la ramenant chez elle, en Nouvelle-Zélande, un pays qui était bien loin de cette Écosse qui était devenue à la fois familière, mais jamais totalement comme chez elle, bien qu'elle y retrouve des éléments de sa Suisse et de son pays natal. Deux années qu'elle s'était lancées dans le vide, vers l'inconnu, comme un trou noir et finalement, la brune pensait s'en être assez bien sortie, bien qu'elle ne soit pas tout à fait là où elle aurait voulu. Elle ne voulait pas vivre dans le remords et encore moins avoir de regrets, car depuis deux ans pour la première fois de sa vie, elle avait finalement l'impression de vivre. Cette chose si banale et naturelle pour les personnes de son âge qui avaient gravi les échelons au rythme naturel des choses, elle y arrivait finalement. Le monde s'ouvrait à elle et Kerry pouvait finalement laisser les années qui l'en avaient éloigné derrière elle. Elle en gardait toutefois le meilleur, comme les couchers de soleil qu'elle voyait de sa maison lorsqu'elle était encore enfant et les retrouver ici lui donnait un sentiment de réconfort incomparable. Comme si elle était chez elle. Ces soirées, un moment de calme, de pause, pour se retrouver avec elle-même et prendre un instant pour se recentrer. Sa mère étant un professeur de yoga et de méditation, Kerry n'avait jamais été bien loin de ses émotions bien qu'elle l'aurait préféré parfois. Elle sent ses joues rougir au contact des lèvres du brun sur sa peau rafraîchie par la brise que l'on retrouve toujours au bord de l'eau. Elle se détache et lui sourit. — Apparement non, bien que ton frère serait probablement un peu vexé. ajoute-elle en faisant référence à leur physique des plus identiques. La brune quitte les prunelles du Detrova lorsqu'il lui demande ce qu'elle fait. — Rien de particulier. répond-elle avec un léger sourire, ne voulant pas trop insister, en rangeant immédiatement le carnet de notes qu'elle a à la main, qui contient les tous et les riens de ses pensées mis sur papier au fil du temps, comme un journal selon certains, et un besoin pour la brune, mais qui irait à plus tard avant de dormir avec une tasse de thé et Elsie, si son chat choisissait de se montrer. — Mais toi alors, tu fais quoi ici sans ton autre moitié? lui demande-t-elle en retour, jouant toujours avec le fait qu'il n'était pas avec son frère alors qu'elle avait plutôt l'habitude de les croiser en paire. Se retrouver seule avec Lazio la déstabilisait, sans qu'elle ne puisse dire pourquoi, sa présence lui faisait perdre ses moyens, elle peut sentir la fébrilité envahir son corps frêle, mais pourtant si fort.

Lazio contemple l’horizon, pendant quelques secondes. Tout est calme et magnifique : il se sent en connexion avec cet endroit si particulier à son cœur. Souvent, le brun vient ici pour faire la paix avec lui-même. Pour se ressourcer, mais surtout pour faire le deuil de sa mère. À cet endroit précis, tous les souvenirs remontent à la surface comme une bonne bouffée d'air frais. Il aperçoit le sourire de sa mère, ses cheveux blonds flottant avec la brise du vent, les châteaux de sable qu'ils avaient construits ensemble... Mais avant tout, il se rappelle ô combien la mère de famille aimait ses enfants. Il n'a jamais compris son geste, ni pourquoi elle a subitement plongé la tête la première dans la drogue. Il y avait sûrement une raison, mais le brun ne voulait rien savoir. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'a pas pu sauver sa mère de cette maladie, et il s'en voudra toute sa putain de vie. La plage, est le seul endroit qui lui rappelle sa mère et l’air est chargé de souvenirs. Ce soir, en présence de Kerry, ce qu'il souhaite par-dessus tout, c'est de charger la plage de souvenirs avec la brune. Depuis leur rencontre ce fameux soir dans ce bar, ses pensées se tournent de plus en plus vers elle. Sans qu'il puisse les contrôler et cela l'effraie toujours. Pourtant, le voilà, face à elle, perdant presque tous ses moyens. Les joues de Kerry rougissent, légèrement, et ça le fait craquer. Puis il glousse face aux dires de la brune. Il est vrai qu'ils ne sont pas jumeaux pour rien. Mettez les jumeaux à côté, et essayé de les différencier. — Certes, on se ressemble, mais que physiquement. Mentalement, on est un peu différent., a-t-il répondu en haussant les épaules. Seul leur caractère peut les différencier. Lorsqu'elle détourne son regard et qu'elle répond à sa question, Lazio en a profité pour l'observer, un peu plus attentivement. Kerry range ses affaires sans plus attendre, alors le brun n'a pas insisté pour ne pas entrer dans l'intimité de sa belle. Après tout, ils viennent de se rencontrer, ils ne se connaissent pas vraiment. De toute façon, ce n'est pas son genre d'insister et d'être le gros lourd de service. — J'aime profiter des derniers rayons de soleil et attendre que les étoiles apparaissent. Lazio attrape une cigarette dans son paquet, il l'a place entre ses lèvres pour l'allumer et exhaler la fumée en lui et fini par déposer son regard sur Kerry. Le brun veut se sentir plus près des étoiles, au cœur de la nuit et d'avoir la sensation d'être si petit, que plus rien n'existe, ni hier, ni demain, juste l'instant présent au côté de la brune. — La lumière est une source de vie, ce soir regardons les étoiles Kerry, car demain, il fera jour. C'est une proposition, afin qu'elle reste avec lui, jusqu'au lever de la lune dans le ciel noir. A la nuit tombée le temps va se figer dans une éternité éphémère qui va les entraîner dans leurs rêves. Et Lazio veut rêver avec Kerry.