i want to see you happy ((norion))

caresser tes joues, y embrasser les perles nacrées,
de la nuit jusqu'au matin, main dans la main.

Infâme agonie dans son cœur, souffrance qui se voyait tant sur son visage et terrible fragilité lorsqu’elle lui tenait la main, Nell le sentait fébrile, cassé de tous les côtés. Alors cette journée était uniquement pour lui, espérant pouvoir lui changer les idées durant un temps et oublier les démons qui le rongeaient de l’intérieur. Nell, elle avait cette habitude avec son entourage mais plus particulièrement avec Orion, car son hyper-empathie lui faisait absolument tout ressentir – ou presque, de ses maux les plus intenses. Cheveux au vent, douce brise du matin avec cet air marin qui lui rappelait des souvenirs d’enfance d'elle et son père qui sillonnait encore cette terre. Heure bien matinale sûrement un peu trop pour le jeune homme qui devait arriver à un moment ou un autre. Et Nell posée sur cette serviette, portant pour ne pas changer, une robe avec son chapeau sur la tête pour la protéger de ce soleil si beau mais si agressif à la fois. Elle repensait à tous ces moments qu’elle passait avec lui au musée, dans les restaurants du port, à la bibliothèque où de temps en temps il lui offrait cette occasion de lire ces quelques phrases écrites en secret dans un carnet qu’il gardait secrètement contre lui. Et chacune de ces phrases étaient comme la flèche de cupidon qui ne semblait pas lui être destiné. Du moins, pas jusqu’à il y a quelques mois durant ses vacances loin d’Hashford Hill.  

Si paisible était cet endroit,  
Le bruit des vagues la berçait,
Chantait le nom d’Orion,  
Lui criait de l’aimer un peu plus qu’hier,  
Toujours plus que demain.  

Une silhouette qu’elle connaissait bien s’approchait lentement, au loin, une vision encore floue et pourtant elle le reconnaissait entre mille. Orion s’approchait de plus en plus et Nell se relevait avec ce grand sourire aux lèvres qu’elle arborait toujours lorsque son regard se posait sur lui. “Orion !” criait la jeune femme avant de se mettre à courir pour le rejoindre plus vite. “Je me demandais quand mon poète préféré allait arriver. Tu as déjà mangé ? ” fit Nell et déposait ensuite un long baiser contre sa joue et entrelaçait ses doigts avec les siens. Elle l’aimait Orion, d’un amour qu’elle ne savait pas décrire ou expliquer. Elle l’aimait d’une étrange façon peut-être que peu de personnes pourraient comprendre. Elle l’aimait si fort, si intensément, qu’elle le protégeait et le choyait comme s’il était la prunelle de ses yeux. Il y avait quelque chose chez lui, une attraction étrange comme si elle était irrévocablement attirée tel un aimant vers ce corps fragile, vers cette âme en peine. Eux seuls pouvaient comprendre.

w/ @orion sinclair

take my hand and come walk with me
down towards the enchanting sea.
I'll run laughing across the sand.
you'll just smile 'cause you understand.

nell, elle a le sourire béat, et les rêves grands. nell, elle s'ancre de partout. elle devient l'espoir, puis les rêves. la muse et celle qui lénifie les peines. elle foule la terre de ses jambes, légère, et elle donne l’impression de flotter tant elle semble sereine. et le temps passe si vite à ses côtés, nell qu’il n’a qu’à battre des cils pour voir le monde tourner. nell, elle est la chimère qui étincelle au gouffre de l’obscurité. les mots doux, la voix enchanteresse. elle comble de ses rires les échos peinés, et son prénom s’essouffle des lèvres d’orion comme une mélopée vulnéraire, la plus belle qu’il a eu à chantonner. nell... parce que d’une simple caresse, elle fait taire les maux coriaces. quand de son pouce elle essuie les perles salées, et au lobe de son oreille elle dit que tout va aller. et aujourd’hui encore, elle lui tend la main pour le faire valser comme une plume dans son univers. aujourd'hui encore, les malheurs vont s’échoir dans le sable, et il n’y aura plus que l’écho de leurs rires emportés par les vagues. il la contemple un instant sous la lumière de l'aube, et le cœur s’enjôle, encore. ses cheveux dorés dansent au souffle d'eole, et quand leurs doigts viennent s'entrelacer, que les rires commencent bêtement à résonner, il recommence à espérer.

« princesse. » la voix douce, légèrement enrouée, les joues rosées et les pupilles bénéficiant d'étoiles intégrées. la candeur effleure les âmes fêlées, fait monter le sourire jusqu'aux oreilles lui qui s'est longtemps lamenté. les prunelles se scrutent pour hurler le mutisme des lippes pincées. « je suis désolé de t'avoir fait attendre. » il enroule dans son doigt une mèche dorée, son pouce vient caresser ses traits. les rayons du soleil éclairent le visage cristallin. sous l'ombre d'un sourire, la courbure divine de ses cils, le monde se redessine et la sincérité vient ourler les lèvres d’orion, d’un bonheur sincère. « non. je me disais qu'on pourrait aller manger des crêpes, dans le café à l'autre bout de la côte. j'espère que j'ai pas été en retard ? » et doucement il la ramène jusqu'à lui, épousant de ses lèvres son front. les doigts se resserrent, et comme une pierre précieuse, il vient la tenir contre son cœur, doucement. (( par peur de la fissurer à son tour elle aussi. )) « reste là un moment, s'il te plaît. » ne t’en va pas, jamais.

et sous la mélopée des vagues,
le sifflotement de la brise et les peines qui s’évadent,
il hume doucement son effluve sucrée,
et laisse tomber sa tête contre son épaule enfin, apaisé.

caresser tes joues, y embrasser les perles nacrées,
de la nuit jusqu'au matin, main dans la main.

Si elle le pouvait, elle glisserait ses doigts sur sa peau, y créant des chemins imaginaires ou quelques fameux dessins que seule elle pouvait voir. Si elle le pouvait, elle l’aimerait si fort, encore plus fort qu’à l’instant même, irait caresser ses lèvres des siennes dans une danse somptueuse mais qui n’était qu’imaginaire sur le moment. Elle l’observait longuement, le cœur battant alors qu’elle mordillait légèrement sa lèvre, comme si elle était timide face à lui. Comme si elle n’était qu’une petite chose fragile. Mais elle avait ce sourire sincère au bout des lèvres, ce regard tendre pour cet être cassé. Elle désirait le réparer, ramasser chaque morceau qui tombait, s’efforçant d’être pour lui ce rocher auquel il pouvait se rattraper. “Je n’ai pas tant attendu, nous avons encore le temps pour aller manger et toute la journée pour se promener !” toujours positive, toujours souriante et naturelle. Toujours Nell.  

Et son sourire s’agrandissait alors qu’elle entourait son corps de ses bras, plaçant délicatement ses mains contre son dos afin d’y laisser quelques caresses du bout de ses doigts. Les yeux clos, elle s’imaginait déjà cette journée avec Orion. Elle se voyait courir avec lui au bord de l’eau sur la plage, main dans la main car aucun ne pouvait lâcher l’autre. Ils étaient comme liés, toujours et personne ne pouvait aller contre ça, contre eux. L’amour qu’elle lui portait était sa force pour effacer ses maux, son assurance pour leur frayer des chemins et sa douceur pour le guérir des blessures ((des épines empoisonnées sur le chemin)). Elle restait là sans bouger, juste à s’imaginer des beaux moments avant de pouvoir les vivre. Elle écoutait les battements de son cœur, incertains parfois, effrayants quelques fois. Parce qu'il était cassé Orion.  

Découvre mes lèvres quelque part,  
Danse avec elles un instant,  
Écoute ton cœur, ce désir en toi
Car je suis là avec toi ce soir,  

Mais ce moment devait s’arrêter, bien qu’elle aurait pu le garder ainsi toute cette journée sans jamais bouger une seule fois. Elle l’avait fait une fois, dans sa chambre de princesse et ce lit qui allait avec. Elle l’avait tenu du matin au soir dans ses bras, séchant ses larmes de ses doigts et parsemant son visage de quelques doux baisers. Le temps ne comptait plus quand elle l’avait contre elle, quand elle guérissait ses peines. Délicatement elle reprenait sa main dans la sienne, marchant lentement alors qu’elle respirait cette douce brise de la mer. Le port était sûrement devenu son endroit favori après le musée. Enfin ils arrivaient à ce café ayant une magnifique vue sur la mer et l’horizon. Peut-être qu’Orion il ne l’avait pas choisi par hasard, peut-être voulait-il lui dire quelque chose. “Je t’aime Orion Sinclair.” soufflait la belle, car elle tombait en amour avec ce choix, cet endroit.

w/ @orion sinclair