-Le soleil se couche à l'horizon et le ciel arbore ses fidèles teintes orangées, telles cette flamme consumant le peu d'humeur qu'il te reste. Ton palpitant s'emballe sur le chemin du retour, ta voiture tremble de plaisir, alors que l'aiguille de vitesse dépasse la limite acceptée. Tu es d'humeur massacrante, tu ne peux le nier et une envie de meurtre se faufile tranquillement, à l'étroit dans ta tête. Tu as encore eu droit à des réprimandes du big boss, alors que cette couverture – pour laquelle tu es impliqué – te fait tourner en rond, un dead-end sans fin. Tes collègues, tous témoin de la merde fusant d'entre tes lèvres, d'entre les murs. Colère justifiée ou non, tu as l'habitude de garder tes émotions sous verrou, sous contrôle. La goutte de trop, il n'y a pas de doute. Alors, tu te défoules sur l'asphalte, voiture filant à toute allure sur la route menant à Green Macfadyen et tes pneus crissent dans un tournant dans lequel, tu t’engages plus vite qu’à l’habitude.
-Coupant le moteur, l'engin repose maintenant entre deux couches de gazons, sur cette petite allée menant à la maison. Tu attrapes tes clefs, sort de la voiture en trombe et traîne du pied jusqu'à la porte d'entrée. À cette heure, il t'est impossible de constater si quelqu'un frôle le plancher de la baraque, puisque le bruit du silence résonne durement sur ses murs. Trop tard, puisque la porte se referme dont un fracas dont tu es le créateur, ses montures se tordant de douleur suite au choc. Au moins, elles tiennent le coup.
Les 24 dernières heures avaient été riches de découvertes. Dani avait rencontré deux de ses nouveaux colocataires, Lazio et la jolie Athéna. Elle avait également appris que l’aîné avait un frère jumeaux identique mais épuisée par le voyage elle était allé se coucher avant que Sergio ne rentre. Ce n'était que partie remise c'était elle dit, en prenant la peine de bien observer le premier des frères. Aussi bien, noter les petits détails qui lui permettraient de les distinguer l'un de l'autre, tout de suite.
Au matin du 21 juillet, Danika avait donc mis le pied hors de son lit, pour emboîter le pas dans cette nouvelle aventure. Une seule chose lui faisait alors envie, déambuler dans le quartier, ces bagages pouvaient bien attendre une journée de plus. Elle avait donc observé à loisir ce qui l'entourait. Comment le vent soufflait à travers les feuilles des arbres et comment la mélodie qui en découlait était douce. Comment, ici l'air avait un parfum florale. Comment, tous ces gens qu'elle croisait semblait avoir été découpés et façonnés pour les rendre tous plus beau les un que les autres. Comment la voix et les accents chantaient dans ses oreilles alors qu'elle déambulant le sourire aux lèvres.
Cette seconde journée, avait donc été bien simple, Dani avait pris ses marques, repéré quelques endroits qui deviendraient sans doute ces favoris et était finalement rentrée vers 18h les pieds douloureux mais le coeur léger. À 21:12, Danika restée seule dans la grande demeure, s'était installée au salon. Un cahier de croquis et un simple crayon mine à la main, quand un grand bruit, venant de l'entrée, la fit sursauter et marquer un raté sur le dessin qu'elle créait. Il faut dire que ces moments seules avaient quelque chose de méditatif, où elle perdait conscience de ce qui l'entoure, si bien que ce son l'avait ramené à l'instant présent. Elle porta une main à sa poitrine en tournant la tête, des mèches brunes avaient rebondi et flottaient maintenant devant ses yeux. Elle pouvait sentir sous sa paume sa respiration soudainement accélérée et le rythme saccadé de son coeur.
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