— L’odeur des livres neufs, les pages propres et le calme ambiant sont autant de bonnes raisons qui poussent Storm à passer un temps infini dans les librairies. Il aime particulièrement s’attarder dans des rayons qu’il ne connait pas, parce qu’il se dit toujours qu’il peut avoir une illumination ou une envie de s’intéresser à un sujet qui jusque-là ne lui donnait pas tellement envie. Il a aussi beaucoup de temps à tuer, alors disons qu’il n’est pas spécialement pressé. Il se connait assez pour savoir qu’il à besoin d’une heure, parfois plus pour faire le tour des nouveaux livres proposés, et surtout pour faire un choix. Il a tendance à prendre toujours trop d’ouvrages, qu’ils ne fini jamais d’ailleurs, alors depuis quelques temps il réfrène ses achats compulsifs, histoire de ne pas plomber sa bibliothèque qui est déjà bien remplie.
Mais aujourd’hui, c’est différent, il a vraiment besoin d’un livre qu’il a repéré sur internet. Il aurait pu le commander c’est vrai, mais il fait partie de ceux qui préfère fouiller les librairies à la rechercher du saint graal. C’est plus gratifiant, et en plus il a vraiment envie de l’avoir entre les mains dès maintenant. Quand il rentre dans la librairie, son sac sur le dos, il lance un « Bonjour ! » à qui veut bien l’entendre, sans vraiment attendre de réponse en retour. Il allait foncer dans le rayon qui l’intéresse, mais il se décide finalement de faire un détour. Il retrousse ses manches, concentré, pour ne rater aucun livre qui pourrait l’intéresser. Il se penche un peu pour pouvoir lire les titres, en laissant son index toucher toutes les côtes. Il se rend compte que le rayon est exactement le même que la dernière fois, donc il abandonne vite, et il se redresse pour changer de rayon. Il recommence le même processus, le corps penche, le doigt qui glisse sur les livres. Il reste quelques minutes devant l’étalage, tantôt accroupi, tantôt sur la pointe des pieds pour ne rien rater, mais il ne trouve pas ce qu’il cherche. Il se retiens de soupirer, quand il se rend compte qu’il va devoir demander de l’aide. Ce n’est pas tant le fait d’être aidé qui le gêne, mais plutôt le fait de déranger quelqu’un parce qu’il n’est pas capable de trouver un livre qui peut-être, se trouve sous son nez. Il tourne un peu sur lui-même, à la recherche d’un employé, et il plisse les yeux en voyant quelqu’un au comptoir. Il n’y a pas grand monde ce matin, alors il en profite pour se rapprocher, pas franchement à l’aise. Son truc, c’est de faire semblant d’être occupé à fouiller un rayon, en laissant traîner son oreille pour vérifier qu’il ne dérange personne avec sa question, et c’est ce qu’il fait. Le rayon enfant n'est pas franchement son truc, mais il fait mine d’avoir des grandes œuvres sous les yeux. C’est seulement après sa petite comédie qu’il fait quelques pas et qu’il se retrouve juste devant la jeune femme. « Bonjour en fait je… » respire, tout va bien se passer, elle est là pour ça non ? Il se racle la gorge, pour se donner une certaine contenance, et il sort son téléphone de sa poche. Il tape son code d’un geste habile, et il se penche un peu pour lui montrer son écran tout en parlant, « J’ai trouvé ce livre sur internet, je l’ai pas vu en rayon donc je voulais savoir si peut-être, il était en réserve ou quelque chose ? C’est euh, un livre botanique donc j’ai peut-être regardé au mauvais endroit je sais pas trop. »
design ϟ vocivus
hrp :
j'espère que ça te plaira, n'hésite pas à me dire si ça te conviens pas!
Re: I guess there are never enough books. (fiona) Mar 11 Aoû - 14:17
elle sursaute lorsqu'elle entend un client la saluer. mauvaise nuit (pas de nuit?), la fatigue la dévore peu à peu ce matin pour ne laisser qu'un corps quasi inerte qui s'enfonce de plus en plus sur le comptoir. trop fatiguée pour aller à la fac, trop épuisée pour tenir debout au travail. bordel. parfois, elle aimerait bien pouvoir être reprogrammée. envoyée quelque part (là où vont les produits défectueux), être rebootée, quelque chose comme ça. elle aperçoit le client foncer dans un rayon, et sa tête se repose entre ses bras, soulagée à l'idée que le minimum syndical puisse tout à fait convenir. elle se redresse un peu lorsque le client de tout à l'heure se rapproche. merde. merde. merde. elle n'est pas en état d'assurer les échanges sociaux fiona. elle a besoin de café, de nicotine, de quelque chose qui puisse à minima influencer son état actuel, activer ses synapses et réveiller ce qui semble être indéfiniment endormi. quelques mots s'échappent de la bouche du client. il lui tend son portable. elle fronce les sourcils. elle aimerait bien lui expliquer, vraiment. que ce n'est pas lui, le problème, c'est elle. qu'elle comprend pas. qu'elle entend plus. qu'elle est ralentie, que c'est temporaire, elle espère. que s'il revient demain, le service habituel sera assuré. mais pas aujourd'hui, parce que les déficits de sommeil qu'elle a récemment accumulé frappent à sa porte, et qu'ils l'ont encerclée, et qu'elle est coincée fiona. c'est plus fort qu'elle, vraiment. "pourquoi vous n'avez pas directement commandé sur internet ?" elle demande, spontanément. et lorsqu'elle se rend compte que sa phrase n'est pas la plus professionnelle du monde, c'est trop tard. les mots se sont déjà échappés. combien de temps simon tiendra avait de lui conseiller de prendre la porte ? " je suis désolée, je suis nouvelle ici" elle commence, avant de réaliser que ce n'est certainement pas une excuse valable. "je suis désolée, je suis pas comme ça d'habitude, je suis en manque de café, de cigarette, de sommeil et sans doute d'autres choses." elle essaie de se justifier, qu'il comprenne que ce n'est pas volontaire et qu'elle essaie, vraiment. "où est-ce que vous avez regardé?" elle essaie de se corriger, puise au maximum dans ses ressources cognitives pour tromper le client. qu'il pense un instant qu'elle est apte à ce job fiona. qu'elle est de ces intellectuels qui connaissent sur le bout des doigts tous les bouquins importants de ces dernières décennies, qu'elle n'est pas cette imposteur opportuniste qui travaille là par pur hasard et qui n'y fera sans doute pas long feu.
— Il reste de marbre face à son interlocutrice, qui n’a pas spécialement l’air dans son assiette. Il n’a pas envie de lui faire remarquer qu’elle a l’air de s’endormir debout, parce qu’après tout, il ne connait rien sur cette fille. Il se peut qu’elle ai passé une nuit atroce pour x raisons, et ce n’est même peut-être pas la première fois. Il garde tout ça pour lui, par politesse et aussi parce qu’il estime que ça ne le regarde pas tant que ça. En tout cas, si les rôles étaient inversés, il n’aurait pas aimé qu’on l’embête plus longtemps que nécessaire, alors il compte bien ne pas poser une tonne de questions pour partir le plus vite possible. "pourquoi vous n'avez pas directement commandé sur internet ?" c’est vrai que ça lui aurait évité de la déranger, mais il n’avait pas pensé à ce cas de figure. « J’avais pas envie d’attendre, et puis je prend plaisir à fouiller dans les librairies. » il est un peu vieux jeu sur ce coup-là, mais lui ce qu’il aime, c’est dénicher des livres qu’ils n’aurait jamais trouvé ailleurs, ou alors qu’il n’aurait juste jamais cherché de lui-même. Chacun son truc après tout. " je suis désolée, je suis nouvelle ici" il secoue un peu ses épaules, un fin sourire aux lèvres. Dans l’absolu, c’est pas tellement grave, elle n’a rien fait de bien méchant pour l’instant, alors qu’elle soit nouvelle ou pas, ça ne change pas grand-chose. « Je crois que c’était une question légitime. C’est juste un peu surprenant pour quelqu’un qui est sensé me vendre des livres, et pas m’envoyer les chercher sur internet. » il n’est pas certain que ça soit une bonne chose pour le commerce, mais c’est pas vraiment son problème. "je suis désolée, je suis pas comme ça d'habitude, je suis en manque de café, de cigarette, de sommeil et sans doute d'autres choses." Cette fois il hausse les sourcils, surtout quand elle mentionne les cigarettes. Ce simple mot arrive à le dégoûter. Il n’a jamais supporté l’odeur du tabac qui se consume, encore moins quand il est froid. L’idée dans allumer une ne lui à jamais traversé l’esprit, et de toute façon, ses parents n’auraient jamais supporté de le voir fumer quoi que ce soit. « Oh. Je peux faire quelque chose ? » il demande par politesse, et aussi parce qu’il voit bien qu’elle est dans un sale état, et il se rend compte que ça ne doit as être très agréable de passer une journée comme ça. Dans le pire des cas, il pourrait faire un détour par le café en bas de la rue, si ça peut la sauver d’une journée épouvantable. "où est-ce que vous avez regardé?" il se reconcentre sur sa tâche principale, et il se redresse, en se raclant la gorge, « au rayon jardinerie. Mais je vais me débrouiller, je veux pas vous rajouter du travail, c’est pas très grave. »